Les représentants du personnel CGT et FO de l’EPSM 71 appellent à la grève

pour donner RDV au personnel

Vendredi 16 février à partir de 9 H

Devant le CHS

 

Voici ce que nous avons à lui dire :

« Mr le Directeur de l’ARS Bourgogne Franche-Comté,

 

Comme vous devez le savoir, la situation de notre EPSM (hôpital psychiatrique, Maison d’Accueil Spécialisée et Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) est dramatique, tant pour la population que nous nous efforçons de soigner, que pour les personnels qui sont à bout, à force de travailler en « mode dégradé ».

 

Et pourtant, depuis des décennies, vous nous avez demandé :

• De mieux nous organiser : nous avons refondu les anciens secteurs en nouveaux pôles, plus concentrés et moins nombreux
• De mutualiser nos moyens : nous nous sommes intégrés au GHT Nord Saône et Loire
• De transformer des lits sanitaires en lits médico-sociaux : nous avons supprimé 2 unités d’hospitalisation et créé la MAS Cassiopée
• De nous lancer dans le mouvement de Réhabilitation PsychoSociale : nous avons créé un pavillon dédié, RETIS, et développé un service ambulatoire de suite RELAIS RETIS
• De créer des équipes mobiles : nous avons créé l’équipe mobile précarité, l’équipe mobile gérontopsychiatrie, l’équipe mobile de psy-périnatalité
• De réduire les hospitalisations : après avoir augmenté notre présence aux urgences, nous avons créé UPSIDOM et Vigilans
• De développer les soins somatiques : nous avons créé l’Unité Intersectorielle de Médecine Somatique que nous avons étoffée
• De former des Infirmiers en Pratique Avancée : tous ceux que nous avons formés n’ont pas tous un poste

 

Nous avons même fait plus :

• Nous avons englobé la pédopsychiatrie du Sud du département pour pouvoir la sauver
• Nous reconstruisons à neuf notre hôpital pour offrir aux patients des chambres plus adaptées et plus économes en termes d’énergie
• Faute de personnels médicaux et infirmiers, nous avons signé le Ségur 2 qui embauche et/ou titularise d’autres personnels plus disponibles sur le marché (ASH et secrétaires) pour tenter d’y remédier
• Faute de personnels médicaux suffisants, notre direction s’est attelée à recruter des PADHUE

 

Le résultat de toute cette politique est sous vos yeux :

• 2 nouveaux pavillons d’hospitalisation adulte fermés (soit 23 % de notre capacité)
• En pédopsychiatrie, un hôpital de jour fermé, 2 autres doivent geler les entrées
• En CMP adultes et enfants, les listes d’attente s’allongent
• Les protocoles en « mode dégradé » s’étendent partout
• Nous manquons de médecins, d’infirmières, de psychologues, sans oublier les orthophonistes (quasi disparues), les psychomotriciens, ergothérapeutes, kinésithérapeutes (en voie d’extinction)
• La ½ de nos lits adultes et la ½ de nos journées d’hospitalisation sont consacrées à des soins sous contrainte, restreignant l’accès aux soins des autres patients
• La violence augmente : les Déclarations d’Actes Violents sont passés de 239 à 333, de 2021 à 2022, multipliant par 4 les arrêts de travail, tandis que les renforts sont intervenus 9.255 fois en 2022
• Il semblerait même que les financements Ségur prévus pour être pérennes ne sont plus garantis

 

Nous aimons notre travail, le sens qu’il a, au service de la population. Nous voulons :

• un service public qui fonctionne, tout simplement
• Un EPSM qui fidélise son personnel, qui attire de nouveaux agents
• Des structures médico-sociales (EHPAD, FAM et MAS) en nombre suffisant pour accueillir nos patients stabilisés
• Une loi isolement/contention plus adaptée aux réalités du terrain et des pathologies, tout en préservant les droits des patients
• Des personnels bien formés à la psychiatrie
• Des modalités de travail qui nous mettent en condition de prendre vraiment soin de nos patients
• Un budget à la hauteur des besoins de la population

 

Alors, nous vous le demandons, Mr le Directeur de l’ARS, à quand un véritable plan de sauvegarde de la psychiatrie publique ? »