Les contextes cumulés de la crise sanitaire, du manque de médecins et de soignants, consécutifs à des salaires trop bas, le manque de reconnaissance et de considération qui engendre la perte d’attractivité de l’Hôpital Public entraînent aujourd’hui une situation inédite au CHS de SEVREY. Les soignants manquent et la Direction ferme une unité de 25 lits, jusqu’à ce que l’hôpital ait « retrouvé une stabilité médicale et une diminution significative de l’absentéisme soignant ainsi que des recrutements sur des postes non pourvus ». Ceci est le résultat d’un effondrement progressif des conditions de soins et de travail depuis de nombreuses années, dénoncé par nos Syndicats. Absence d’écoute par les pouvoirs publics des nombreuses revendications sur les salaires, la précarité, les évolutions de carrière, les suppressions de moyens et les conditions de travail en dégradation constante dans nos établissements hospitaliers, sans compter l’augmentation du travail administratif au détriment du soin. Ce marasme est aggravé par la Covid, la fatigue et le désarroi ressentis par les professionnels qui souffrent aujourd’hui de ne plus pouvoir soigner correctement leurs patients. L’effectif minimum est devenu monnaie courante, ce qui était autrefois l’exception est désormais le quotidien, la dégradation insidieuse des conditions de travail est aujourd’hui insupportable. La considération de nos décideurs régionaux et nationaux envers les personnels de santé n’est plus que violence et mépris.
Aujourd’hui sur notre territoire de Saône et Loire, ce sont les patients qui vont payer le prix fort. En temps normal, il est déjà difficile d’accueillir les malades rapidement. Avec 25 lits fermés, les délais d’admission des personnes qui ont besoin de soins psychiatriques vont exploser. Nos soignants dévoués et compétents se retrouvent dépités de ne plus pouvoir leur apporter les soins nécessaires à leur état de santé et la contenance rassurante des murs de l’hôpital dans un contexte où les services d’urgences du territoire sont saturés.
L’institution est en train d’imploser et doit stopper la fuite de ses professionnels et recruter à tout prix. La Direction et l’ARS doivent prendre tout de suite les mesures qui s’imposent pour renforcer l’attractivité et l’envie de travailler au CHS de SEVREY. La faculté de médecine de Dijon doit cesser de réserver la majorité des médecins internes en psychiatrie au Centre Hospitalier Universitaire au détriment des établissements de la région. Il en va de la santé de la population dans notre département.
A lire sur Communiqué de presse 29 novembre 2021
Le CHS de Sevrey n’est pas le seul concerné. Consultez la carte des fermetures de lits en France