Sevrey au temps du COVID 19

   Notre hôpital gère toujours localement au mieux cette période de confinement,

comme nous l’avons relaté dans notre communiqué précédent, au grand mérite de tous les agents, soignants, administratifs et techniques, des ASH jusqu’aux directeurs.

Des représentants du CHSCT participent activement aux réunions bihebdomadaires de crise, ce qui leur permet de faire remonter les problématiques des agents et des unités de soins, rapidement suivies d’effets.

 

   Mais gérer la crise, c’est faire avec les moyens du bord,

avec les maigres moyens que nous a laissés la politique néo-libérale des derniers gouvernements.

 

   En effet, nous n’oublions pas que :
  • Nous avons débuté le confinement avec des masques périmés, car le stock en avait été largement réduit précédemment par nos politiques, et la fabrication confiée principalement à la Chine
  • Nous manquons toujours de tests de dépistage pour les mêmes raisons
  • Si le jour de carence pour les salariés dépistés COVID a été aboli pour tout le secteur privé dès le 31 janvier, les agents du secteur public n’en ont pas bénéficié avant la promulgation de la loi d’urgence, le 22 mars
  • Pour faciliter les choses, le gouvernement a récemment autorisé les médecins du travail à délivrer des arrêts du travail COVID. Mais la réduction de leur nombre orchestrée par les derniers gouvernements les empêche de le faire, faute de pouvoir suivre les agents concernés
  • Le gouvernement a promis de reconnaître automatiquement le COVID 19 comme maladie professionnelle chez les soignants, mais il n’a émis aucune règlementation à ce jour

 

Le 12 mars, le Président de la République nous disait :

« …La santé n’a pas de prix…. »

« …Mes chers compatriotes, il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties. Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre Etat-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà une France, une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai…. »

Et pourtant…

   A la demande d’Emmanuel MACRON, la Caisse des Dépôts travaille à un plan pour l’hôpital public qui accélère la marchandisation de la santé et sa privatisation rampante (cf. « 1ères propositions post-COVID dans le domaine de la santé », 26/03/2020).

Il s’agit de créer des fonds d’investissement (et non de fonctionnement, en termes de lits et de personnels), d’expérimenter de nouveaux modes de financement (pour éviter d’attribuer des budgets aux hôpitaux), parce que les hôpitaux souffriraient encore et toujours de problèmes de gestion, tout en implantant de nouveaux partenariats public/privé (comme à l’hôpital sud francilien qui paie 51 M€ de loyer par an, au lieu des 32 M€ annoncés).

Il faudrait promouvoir la santé numérique qui déchargerait l’activité hospitalière et donc les besoins en personnel, sur le modèle des téléconsultations ou des auto-évaluations numériques. Le rapport évoquerait même des navires-hôpitaux (très utiles dans le Grand Est, la Creuse ou le Jura !).

Enfin, les coupables malades devraient participer à la prise en compte de leur santé, càd non pas participer aux prises de décision, mais arrêter de solliciter les structures de santé pour « la moindre égratignure », grâce à l’éducation civique à la santé.

Seul point intéressant, les projets hospitaliers intégrés, liant effectivement ville et hôpital, comme sans doute les centres de santé. La psychiatrie excelle depuis longtemps en la matière avec ses CMP.

 

Pour l’instant, nous sommes aux prises avec un virus.
Mais l’heure des comptes sonnera dès la fin de la pandémie.
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