Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de notre service public de santé, de notre outil de travail et de nos conditions de travail.
A Sevrey, le 15 décembre, nous avons dû fermer temporairement un pavillon d’entrée, faute d’effectifs suffisants, médicaux et paramédicaux, sur l’ensemble de l’hôpital. Sans compter les nombreuses heures supplémentaires de beaucoup d’agents.
Nous manquons maintenant de personnels toutes catégories : médecins, paramédicaux, psychologues, et même parfois d’ASH.
Pourquoi ? Bien sûr à cause de la pandémie évoluant depuis bientôt 2 ans : arrêts maladies, ASA pour garde d’enfants, agents suspendus, épuisements professionnels.
Mais aussi, parce que l’hôpital n’attire plus les jeunes professionnels. La « revalorisation salariale » du Ségur est très loin des espérances des soignants et ne concerne toujours pas tous les professionnels. La bureaucratie administrative ne fait qu’augmenter au détriment du soin réel « au lit du patient ». Le CHU se réserve les rares internes en psychiatrie au détriment du reste de la Région, ce qui entraîne une pénurie de psychiatres. Du coup, les psychiatres en exercice démissionnent ou l’envisagent. Infirmiers et psychologues suivent la même pente. Nous assistons maintenant à une réelle crise des vocations.
Localement, nous avons obtenu des avancées : plus de concours, titularisations plus rapides, CDIsation des embauches d’infirmiers. Mais ces mesures locales ne font que renforcer la concurrence entre hôpitaux.
Les hôpitaux ne deviendront pas plus attractifs tant que le gouvernement n’aura pas mis de moyens suffisants sur le plan national, à savoir :
- Plutôt que des primes, augmentation significative du point d’indice pour tous
- Former plus de professionnels pour pourvoir tous les postes nécessaires
- Recentrage sur les soins au plus près du patient et allègement du travail administratif