Une unité de psychiatrie devrait rouvrir dans les prochains jours au CH Nord Deux-Sèvres
Publié le 25/02/20 – 17h33
Après l’agression qui a coûté la vie à une infirmière, le 13 février, les unités de psychiatrie du CH Nord Deux-Sèvres sont toujours fermées et l’activité transférée. L’une de ces trois unités, comptant 18 lits, devrait rouvrir dans quelques jours.
Le 13 février, une infirmière de l’unité psychiatrique du CH Nord Deux-Sèvres, à Thouars (Deux-Sèvres) a été mortellement poignardée par un patient. Alors qu’une information judiciaire pour homicide volontaire avec préméditation est ouverte (lire notre article), au sein de l’établissement, la réorganisation se poursuit.
Douze jours après le drame, deux cellules de soutien sont toujours en place dans l’établissement. L’une est composée de membres du personnel du CH de Niort (Deux-Sèvres), l’autre de la cellule médico-psychologique du CH Henri-Laborit de Poitiers (Vienne). La seconde participera d’ailleurs ce 27 février à une séance d’échanges programmée au sein de l’établissement. « Le drame a suscité une grande émotion et de nombreux membres du personnel n’étaient pas en mesure de rependre leur activité. Des arrêts de travail continuent de courir jusqu’à la fin de cette semaine« , explique à Hospimedia le directeur de l’établissement, Pierrick Dieumegard, ce 25 février.
Pas de nouvelle de la visite ministérielle
Par conséquent, depuis le 17 février, l’ensemble des lits des trois unités psychiatriques du CH — soit 54 lits — sont fermés. À compter de cette date, les activités hospitalières de psychiatrie ont en effet été transférées vers d’autres établissements de la région. À Thouars, l’activité devrait reprendre progressivement : une unité de 18 lits devrait reprendre de manière « partielle et progressive » son activité, lorsque l’ensemble des personnels nécessaires — aides-soignants, infirmiers et médicaux — seront réunis pour assurer une prise en charge 24h/24, confirme le directeur du CH. La réouverture de cette première unité pourrait survenir « probablement dès le début de semaine prochaine », si les conditions mentionnées sont réunies.
Après sa visite, le 14 février, le délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, Frank Bellivier, a indiqué qu’un travail serait amorcé, après le temps du deuil, sur un volet réorganisationnel des prises en charge en psychiatrie sur ce site. Ce travail, explique Pierrick Dieumegard, se fera aussi sur le moyen terme, toujours en lien avec les CH de Niort et Henri-Laborit, en associant les personnels médicaux et non médicaux, pour renforcer les prises en charge au sein du CH Nord Deux-Sèvres. Quant à la visite annoncée par le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, la direction de l’établissement indique, à l’heure où nous publions, n’avoir pas été plus amplement informée de cette venue, dont la date n’est toujours pas fixée.
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communiqué de l’Union Syndicale de la Psychatrie
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COMBIEN DE MORTS FAUDRA-T-IL ?
Ce jeudi 13 février 2020, un drame inadmissible s’est déroulé dans l’enceinte du
CH Nord Deux Sèvres de Thouars (CHNDS) : une infirmière en psychiatrie est décédée
pendant son travail, poignardée par un patient.
Pour la commission Nationale de psychiatrie CGT (CNP), c’est la conséquence d’une
politique de démantèlement de la psychiatrie française engagée par les gouvernements
libéraux successifs démontrant encore une fois sa dangerosité et son inefficacité.
Le renfermement de la psychiatrie sur elle-même, les fermetures de service, de lits, les
suppressions de postes, l’abandon des formations spécifiques ainsi que la destruction
de la référence au secteur de psychiatrie, sont autant d’orientations qui mettent en
danger les patient.e.s et les soignant.e.s.
Partout en France, les agressions de soignant.e.s deviennent de plus en plus
fréquentes, ce drame nous montre qu’elles peuvent devenir tragiques et que nous ne
devons jamais les accepter comme fatalité, la violence n’est pas consubstantielle de
la psychiatrie.
Combien de morts faudra-t-il pour que nous fassions le choix d’une psychiatrie
humaine et vivante ?
La CNP tient à assurer de son soutien l’ensemble des collègues du CHNDS qui ont
en 2019 mené une lutte de plusieurs mois pour dénoncer leurs conditions de travail.
Malheureusement ce drame vient réaffirmer la pertinence de cette lutte, portée par la
CGT.
La CNP adresse ses plus sincères condoléances à la famille de notre jeune collègue
victime de son travail.
un drame de plus en psychiatrie
communiqué de la Commission Nationale de Psychiatrie de la CGT